Si vous me demandez de parler des couleurs, je vous dirai que chez moi, c’est une passion, une obsession, ou une aversion, aussi intense que fluctuante, comme le sentiment amoureux.
Plus communément, et de but en blanc, quand je suis en colère contre quelqu’un (mais qui donc ?) je vois rouge, quand je vois le nombre de followers de Garance Doré je suis verte, quand j’étais in love je voyais la vie en rose, mais ça c’était il y a longtemps (…), je ris jaune quand on me dit que la maturité c’est super épanouissant (bof), parce que j’avoue que j’ai une peur bleue de devenir une vieille perruche qui radote, rien que d’y penser ça me fiche le cafard et je broie du noir !!
Si vous demandez à un imprimeur de vous parler de la couleur, il va vous parler de « pantone ».
Si vos demandez à un informaticien, il va vous parler de « RVB » ou de « CMJN ».
Si vous demandez à un daltonien, il va vous dire ni rouge ni vert.
Si vous demandez à la créatrice de bijoux Marie-Hélène de Taillac, elle vous dira : opale de feu pour l’orange, apatite pour le turquoise-vert d’eau, iolite pour le bleu outremer, rubis pour le rouge, tourmaline pour le rose pétillant, émeraude pour le vert vif, et saphir pour toutes les couleurs de l’arc en ciel.
Si vous aviez demandé à un Égyptien de l’antiquité, il vous aurait dit blanc pour la joie, mais aussi pour le deuil, bleu pour la sexualité (ah bon ?), jaune pour l’immortalité, noir pour la renaissance (hé oui), vert pour la jeunesse, et rouge pour la violence et la victoire.
Si vous aviez demandé au peintre Henri Matisse, il vous aurait dit : « La couleur surtout et peut être encore plus que le dessin, est une libération ».
J’ai toujours adoré les couleurs, car elles me transmettent une émotion, de l’énergie, et de l’inspiration. Elles transportent avec elles un petit monde, dans lequel je rêve, non pas en noir et blanc, mais en couleur, contrairement à ce que m’aurait dit le Dr Freud.
En mode, je suis gris-noir-beige l’hiver, et bleu-blanc-beige l’été, que des non couleurs !
En déco, j’ai eu ma période pêche-abricot façon bonne mine dans les années 80, puis bleu-vert façon Île de Ré dans les années 90, puis gris-taupe façon chic discret dans les années 2000, puis bleu canard depuis peu, façon Sarah Lavoine, notre nouvelle grande prêtresse de la déco.
Coté littérature, et sans vouloir me la jouer intello, je suis franchement plus « Le Rouge et le Noir » que « 50 nuances de Grey », mais il ne faut pas la jouer bégueule, et j’avoue avoir adoré le best seller « la Couleur des Sentiments » ainsi que le film dont il s’est inspiré.
Coté cinéma, je suis très sensible aux ambiances crées par une dominante couleur : le vert de gris dans la géniale série suédoise « the Bridge » me plonge dans la lumière crépusculaire d’un hiver scandinave.
Les couleurs saturées de « Vertigo » marquent pour moi la force du style hitchcockien, à la manière de l’éblouissement du soleil dans les rues de San Francisco, du maquillage intense de Kim Novak, et de ses cheveux d’un blond platine presque flippant.
Quant aux bleus du « Grand Bleu », que ce soit celui des abysses méditerranéennes, ou des yeux de Rosana Arquette, il a définitivement marqué mon année 88, année cruciale et mémorable de ma jeunesse dorée.
Coté peinture, j’ai une fascination absolue pour les maîtres de la couleur, d’Henri Matisse à Gustave Klimt, en passant par Vassily Kandisky et Paul Klee, mit actuellement en lumière au Centre Pompidou. Quand il parle de son voyage en Tunisie en 1914, c’est presque une expérience mystique qu’il évoque : « La couleur me possède, point besoin de chercher à la saisir, elle me possède, je le sais. Voilà le sens du mot heureux : la couleur et moi sommes un. Je suis peintre. »
Mais dans cette histoire de couleur, ce qui me touche le plus, c’est le destin du caméléon.
Ce petit reptile des pays chauds a la capacité extraordinaire d’exprimer ses émotions par la couleur de sa peau. Quand il est en pétard, il devient sombre, quand il veut draguer, il passe aux couleurs vives et claires. Truc de ouf, pas toujours pratique quand on est un adepte du double jeux, mais tellement magique !
Nous les humains, qui n’avons pas un épiderme chargé de nanocristaux comme les caméléons, on a la mode. La mode, et les bijoux, pour se colorer la vie, s’amuser à changer d’humeur, à passer du gris souris de l’hiver au rouge corail de l’été.
Je vous en ai déjà parlé, mais ce printemps-été, c’est l’explosion du color-block, des contrastes explosifs, des vêtements, accessoires et bijoux rainbow, comme un appel irrésistible à une joie contagieuse.
Moi qui suis l’apôtre de la non couleur, je me suis éclatée à sortir de mes rails, pour oser le manteau corail de Maje, le sac vert émeraude de Tila March, le rouge à lèvre éclatant de chez Shu Uemura, la manucure multicolore de Sandra, et les fabuleux bijoux des maîtres de la couleur : Marie Hélène de Taillac, H. Stern, Brooke Gregson, Yasuko Azuma, Loquet, taylor Wave, et Sylvia Toledano.
Voilà mon choix de bijoux rainbow- multico, à adopter d’urgence pour un été déchainé … de couleurs, d’optimisme et de vitalité.
Vive les couleurs !
Photos : Sarah Clavelly
Manucure : Sandra
Tissus velours décontracté Caraibi : Dominique Kiefer chez Rubelli
Manteau cardigan corail Maje
Sac vert Tila March
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Super article!
Merci Annette !
vraiment toujours un plaisir de vous suivre, j’attends justement une merveille colorée emeraude et rubis framboises, le collier est en cours de fabrication, les couleurs sont la vie
Merci Brigitte ! je veux voir la merveille !!
Bravo Sylvie,
Encore un article fabuleux! Une palette de couleurs au service des mots, quoi de plus expressif.
J’adore les couleurs explosives, flamboyantes qui sont l’arc en ciel de la vie, mais je me dissimule toujours derrière les non-couleurs…
Merci pour ce déploiement de bonne humeur printanière.
Merci Anne-Sophie !
je vous la montrerai avec plaisir chère Sylvie, via instagram ça sera facile. très belle journée colorée
Gai, pimpant, COLORE …. toujours un grand plaisir de te lire !!!! amitiés.
Martine de Marbella…. sous la pluie !
Muchas gracias Martine !!
Très beau sujet !
Il ne manque peut être que le bleu du film Blue Velvet 😉 ….ce bleu tellement sublime comparable à la couleur des saphirs birmans, couleur aussi des yeux du chat sacré…. de Birmanie !
Tu as raison, et c’est parce que je ne crois pas l’avoir vu… Une lacune à combler de toute urgence !