De façon récurrente, la mode revient à cette idée qu’il faut piquer leur vestiaire aux mecs, parce que c’est ce qu’il y a de plus efficace pour mettre en valeur la féminité.

Moi j’adore, je ne suis pas trop fifille, le rose est bon pour la déco mais pas sur mon dos, je n’ai jamais joué à la poupée, je préfère grimper une montagne que passer mon après-midi à me faire tripoter dans un salon de beauté, je me damnerais pour pouvoir faire pipi dans la nature sans avoir à m’accroupir comme une grenouille, je privilégie le pantalon à la jupe, j’admire l’élégance désinvolte des stars au look cheveux longs -pantalons, de Diane Keaton à Lauren Baccal en passant par Cécile de France dans les films de Klapish, et je ne me suis jamais lassée du smoking YSL, qui représente pour moi la classe absolue.

D’ailleurs, cette rentrée fashion me ravit, les photos de Vogue qui montrent des mannequins dans leur tenue de ville pendant la fashion week de NY montrent de grandes filles filiformes aux allures de gavroches, elles respirent la cool attitude, l’énergie et une certaine forme de liberté.

Leur allure claironne : « on est comme vous les mecs, aussi détendues, insouciantes, indépendantes, ambitieuses, libres, d’ailleurs on est bien entre nous, limite, on n’a plus besoin de vous… »

La campagne PRADA de l’automne-hiver s’est mise dans cette mouvance en affichant une bande de filles en veste-par-dessus-pantalon figées dans une attitude indifférente, le regard tourné au loin vers un sujet qui a l’air de les intéresser mais vaguement, et qui pourrait être… un homme.

Avec mes copines, on a la même obsession de la distance, d’une forme de détachement, et pour bien l’avouer aussi, de la maîtrise. Et comme on est des Amazones (j’ai toujours eu une passion pour les farouches Reines Pentheselia et Antianeira qui contingentaient les hommes à leur unique rôle de reproducteurs…) et qu’on aime bien dominer notre sujet avant la bataille, on essaie de comprendre.

On disserte pendant des heures sur les hommes, ce qu’on adore aimer chez eux et ce qu’on adore encore plus détester, comme si les différences que nous enregistrons entre nous, le féminin, et eux, le masculin, se résumaient à un amoncellement de mystères à élucider, qui nous donneraient la clé de leur univers.

Parfois ils sont charmants, forts, sexy et protecteurs, parfois ils sont creux, lâches, insipides et pervers, et dans cet incessant aller et retour de flamme, il y a toujours en toile de fond, cette idée fantasmatique qu’on pourrait se passer d’eux, qu’on est incontestablement plus cool entre filles, mais il nous manquerait quelque chose d’indispensable qui fait le sel de notre vie : eux, les hommes.

Tout ça pour vous dire, qu’une fois de plus, les bijoux inspirés des chevalières et les montres d’hommes me ravissent en cette rentrée. Je suis tombée sous le charme de l’épure chez la libanaise Dina Kamal, le norvégien Tom Wood (sublime photo titre avec les mains féminines couvertes de chevalières) et les français Maison Margiella, Le Gramme, Yves Gratas et Dior. Côté montres, mon coeur balance entre la Boyfriend de Chanel et le minimalisme suédois de Daniel Wellington.

A vous de me dire ce que vous en pensez, hommes ou pas hommes ? Bijoux d’hommes ou bijoux féminins ? Là est la question.