La frivolité et la gravité sont deux pôles entre lesquels j’oscille comme une girouette. Intensément frivole et farouchement grave mais jamais durablement, cette perpétuelle oscillation m’empêche de me spécialiser dans un des pôles, ce qui me classe dans un genre hybride, le tragi-comique.
Les personnes qui ont choisi d’habiter l’un des deux pôles et qui y tiennent leur place avec brio me bluffent, elles me font l’effet d’être des expertes d’un registre dans lequel je ne resterai à jamais qu’une dilettante.
Stéphanie Bonvicini fait partie de celles qui ont choisi leur camps, car si son insatiable curiosité l’a conduite du journalisme à l’écriture puis à la sculpture, elle a tout entrepris avec intensité, détermination et gravité. Son CV est long comme le bras, elle a déjà vécu 7 vies, et elle est douée d’une agilité remarquable pour rebondir sur sa passion première que sont les mots, ceux qu’elle a échangés dans ses interviews, ceux qu’elle a écrits dans ses livres, ou ceux qu’elle sculpte maintenant sur ses plaques en céramique. Lire la suite