Le hors temps de Cathy Waterman

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Cathy Waterman a déjà eu plusieurs vies, ça m’est apparu comme une évidence.

Rencontrer cette créatrice de bijoux mythique aux États-Unis, c’était pour moi une chance incroyable, évidemment j’étais impressionnée par le personnage, et comme souvent dans ce cas, j’ai potassé à fond sa bio, pour savoir qui j’allais rencontrer.

J’ai eu l’impression que cette femme était multiple, comme si elle avait puisé plusieurs traits de sa personnalité dans ses icônes favorites : le charisme d’une Cléopâtre, la noblesse d’une Marie Stuart, la féminité d’une Joséphine, et le magnétisme de Catherine Earnshaw, l’héroïne d’un de ses livres préférés, Wuthering Heights, immense et unique roman d’Emily Brontë.

Pour avoir tout lu sur elle, je savais que Cathy Waterman avait la trempe de ces femmes américaines exceptionnelles, tant elles semblent réussir tout ce qu’elles touchent, une sorte de fée moderne qui a su inventer un système rare de réussite professionnelle et d’équilibre personnel.

Incroyablement douée, elle a créé depuis plus de 20 ans sa marque de joaillerie qui chavire les plus grandes stars d’Hollywood, de Julia Roberts à Angélina Jolie en passant par Charlize Theron, dont elle a fait tous les bijoux pour son rôle de méchante reine dans le récent film « Blanche Neige et le chasseur ».

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Comble de la reconnaissance, elle a été invitée le mois dernier à la Maison-Blanche par Michelle Obama, dans le cadre de la journée que la First Lady dédie à ses designers préférés, c’est dire la reconnaissance qui l’auréole dans son pays !

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A coté de ça, Cathy Waterman est une lectrice insatiable, un cordon bleu, la mère aimante de 3 grands enfants, une épouse amoureuse depuis des siècles, une passionnée d’histoire antique et médiévale, une avocate de formation, une ancienne danseuse, une cavalière émérite, une créatrice de mode, une designer de meubles … n’en jetez plus, à lire la liste de ses passions et de ses réalisations, j’en ai eu la tête qui tourne et un vague malaise qui ressemblait au pincement de l’envie d’être un peu … elle .

Cathy m’attendait chez White Bird, qui est devenu mon nid de rencontres avec tous ces créateurs surdoués, et on a commencé la discussion dans le petit salon, tranquillement installées devant un thé au jasmin.

Dès que je me suis assise face à elle, j’ai eu l’impression de m’adresser à une personne singulière, à la fois forte et bienveillante, quelqu’un qui voit des choses que les autres ne voient pas. Mes recherches m’avaient convaincu que cette femme puisait son inspiration dans le passé, et que son goût du voyage ne se limitait pas à découvrir le monde en deux dimensions, mais en 3 : Cathy voyage dans l’espace-temps. J’ai donc lancé ma première question comme une boutade, en lui demandant tout de go si elle croyait à la réincarnation, question à laquelle elle a répondu sans ciller :

Cathy Watermann : « Bien sur, évidemment, d’ailleurs j’ai déjà vécu plusieurs vies, je le sais »

 BraceletElle parle d’une voix grave, posée, ses mots sont précis. C’est une femme qui se connaît parfaitement, qui maîtrise son image. Elle ne perd pas de temps en fausse modestie, elle sait qu’elle est à sa place dans son métier de créatrice de bijoux. Cette sereine confiance en elle est impressionnante. Comme le personnage de Ma sorcière bien-aimée, qui sait qu’en bougeant son nez elle va se téléporter dans une autre pièce, Cathy Waterman sait qu’elle peut créer une pièce unique qui aurait pu illuminer le décolleté de Marie Stuart, et qui sera portée par Michele Obama avec la plus grande modernité. Elle m’explique qu’elle a eu de la chance dans la vie, et à plusieurs titres : d’abord elle est une femme ( j’en déduis qu’elle considère cela comme un avantage incontestable …), elle vient de LA , la cité de Anges ou tout est possible, et elle a été élevée dans une famille excentrique , où l’exigence n’éteint pas la confiance mais la stimule , et où tout ses talents ont été accueillis et encouragés.

Elle me confie qu’elle est venue au bijou un peu par hasard, après avoir été avocate dans le milieu des scénaristes d’Hollywood, où elle se rend compte qu’elle est prisonnière d’un cadre dont elle a envie de s’échapper.

C’est à ce moment, qu’elle se découvre créative et elle se met à faire des vêtements et à imaginer des accessoires vintages.

bagueD’accessoires en bijoux, son beau-père, qui est diamantaire, l’initie au monde de la joaillerie, et la voilà partie à faire des bijoux précieux, totalement hors temps, qui racontent des légendes venues de l’antiquité, des trésors byzantins, de la période médiévale ou de la renaissance .

Quand je lui parle de ce qui l’inspire, elle me répond que les livres, les histoires et la nature la projettent dans des univers esthétiques qui sont la source de tableaux qu’elle imagine, des tableaux vivants qui sont de formidables intuitions créatives.

La couronne posée par Napoléon sur la tête de Joséphine lors de son sacre, l’épée de Charlemagne admirée au Louvre, les héroïnes de romans épiques comme la tragique Catherine Earnshaw du célèbre roman Les Haut de Hurlevent, une scène vécue en Toscane avec un sentiment de déjà vu, l’atmosphère chargée d’histoire des vieilles pierres de la Dordogne, les écorces de glycine de son jardin en Californie ouvert sur l’océan, tout est bon pour elle pour dessiner une image qu’elle va mettre au présent, sous forme d’un bijou.

Il y a des contes de Perrault dans les bijoux de Cathy Waterman, à la fois lien entre les personnes, talismans, amulettes, porte-bonheur, trésors enfouis et redécouverts, une touche onirique et un zest de magie. Ses bijoux rassemblent harmonieusement le passé, le présent et le futur, ils portent la transmission d’une esthétique ancestrale rendue moderne par son œil exigeant.

porteElle me confie que c’est ce lien qui la motive avant tout dans sa passion pour les bijoux. Je crois que c’est ce qui fait réellement la solidité de sa marque et sa noblesse. Les valeurs de fidélité et de transmission sont clés pour elle, d’ailleurs quand j’évoque sa fille Claire avec qui elle travaille depuis quelques années, elle me dit que Claire est là et la convie à participer à notre conversation. Celle-ci se joint à nous et partage le petit sofa avec sa mère, une immense complicité se dégage des deux femmes, on sent qu’elles s’adorent et s’estiment mutuellement.

CathyetClaireClaire raconte son parcours dans la mode, l’envie de rejoindre la marque familiale, les différents métiers qu’elle y a exercés et qui la passionnent, de la production à la communication.

Elles expliquent qu’ils ne sont qu’une petite équipe de 10 personnes, je suis impressionnée qu’ils arrivent à gérer une marque aussi réputée avec si peu de monde, mais Cathy Watermann défend l’idée de la maîtrise de son développement, elle choisit ses partenaires et distributeurs scrupuleusement, à l’instinct, pour préserver cet équilibre si fragile mais si unique d’une marque à forte empreinte artistique mais néanmoins commerciale. Elle a la sagesse de garder sa société à taille humaine, elle sait que c’est cela qui lui garantit des créations uniques qui seront le talisman précieux, intime et éternel des femmes qui auront la chance de la croiser sur leur chemin.

J’avais du mal à conclure mon interview transformée en discussion animée avec Stéphanie qui nous a rejoint. Je les ai quittées un peu avec regret, le regret de ne pas habiter en Californie au mois de Novembre, le regret de ne pas avec la certitude d’avoir déjà vécu plusieurs vies, et le regret qu’on éprouve quand on referme un livre passionnant qui vous a fait rêver, vous laissant retomber brutalement dans la froide sensation de la réalité.

Merci à Cathy Waterman pour cette promenade dans son hors- temps merveilleux, une sélection de très belles pièces sont tout le mois de décembre chez White Bird, à rêver, absolument !

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