Les bijoux de Marion Vidal se méritent, ils ont une très forte personnalité, ils n’acceptent pas les chochottes, ni les demi-mesures, et encore moins les indécises.

Il faut les désirer ardemment, les assumer, leur jurer l’exclusivité, et les porter avec panache. Et là, il vous le rendent bien, ils vous transforment en une autre femme, une femme absolument chic.

J’aime bien cette idée de l’accessoire baguette magique qui une fois porté métamorphose la terne Cendrillon en sublime créature. D’ailleurs, si je pousse un peu le bouchon de cette nouvelle théorie, il y a 2 catégories de bijoux : ceux qui sont faits pour moi, que j’ai envie de porter au quotidien parce qu’ils se fondent dans mon propre style, et il y a les autres, qui sont dédiés à une pulsion soudaine d’endosser une personnalité nouvelle, l’envie de voyager dans la peau d’une autre.

Porter un des somptueux colliers ou bracelets de Marion Vidal, c’est jouer dans l’univers ultra chic d’une Loulou de la Falaise des années 70, passée au tamis de l’épure. Un chic assumé, un sens des couleurs aigu, l’art du mélange des genres entre matériaux nobles et cordons ou rubans, la rigueur haute couture et l’insolente affirmation de sa féminité. Et surtout, le bijou comme la pièce maîtresse d’une tenue, à l’inverse du bijou intime, le bijou signature.

Le style Marion Vidal est assez unique, très architectural, subtil agencement de perles de céramiques, de pièces en métal doré aux pures formes géométriques, et de cordons ou rubans au toucher incroyablement soyeux et aux couleurs intenses. Il y a de la puissance dans ses créations, une recherche d’équilibre qui me semble obsessionnelle, et le jeu alternatif entre une symétrie parfaite et une asymétrie qui ne l’est pas moins.

Je suis le travail de Marion depuis un moment et je l’ai rencontrée pour la première fois pendant la fashion week, je voulais absolument voir son travail de près. Son célèbre plastron de perles géantes en céramiques s’est teinté d’or, et le ruban a osé le vert printemps, couleur qui vibre harmonieusement avec le bleu klein et toujours le noir des autres modèles de la collection.

J’ai repris rendez vous dans sa boutique atelier de l’avenue Trudaine et là j’ai découvert vendredi dernier le lieu ravissant de Marion, qui lui aussi se mérite, on a dit pas de chochottes…

Mon retard chronique m’a obligé à grimper à grande vitesse toute la rue de Rochechouart, très fort dénivelé du métro Cadet vers Montmartre. Je suis arrivée légèrement transpirante et essoufflée, mais l’ascension valait le coup. Boutique charmante et claire, parquet ancien, alignement de bustes hypers jolis présentant les plastrons, le tout avec une vue imprenable sur le square Trudaine surplombé par Montmartre, et accueil adorable de Marion et de son assistante Hélène.

Marion est aussi sage et modeste que ses bijoux sont impertinents et affirmés. Il y a une force intérieure cachée chez cette douce personne, qui ne transparaît que par intermittence dans l’intensité de son regard. On a parlé de la fashion week, et comme d’autres créatrices déjà connues et reconnues, elle peut se permettre de zapper les salons et de faire shoow room tranquillement toute seule. Je sens bien que la folie des grands évènements commerciaux n’est pas pour elle, c’est une solitaire qui craint le bruit.

Je suis repartie avec un collier et un bracelet somptueux, avec la ferme intention de les shooter sur moi-même, histoire de vous prouver que je pouvais adopter le style ultra chic qui me transformerait en quelqu’un d’autre, en une autre femme plus sophistiquée, plus affirmée. Finalement j’adore, ça pourrait être tout à fait moi, dès demain, pourquoi pas ?

Je me demande si ça vous arrive de changer radicalement de style, et comment, racontez moi ça m’intéresse !

Marion Vidal, 13 avenue Trudaine, Paris 9ème

Sac Balzarine zèbre, 430 €, sur commande sur site www.balzarines.com