La première fois que je suis passée devant la galerie Isabelle Subra Woolworth au 51 rue de Seine, je suis tombée en arrêt devant la beauté des bijoux anciens présentés en vitrine, mais je n’ai pas poussé la porte.
J’étais pressée, et sans doute aussi, impressionnée. Les galeries de bijoux anciens m’en imposent plus que les vitrines des grandes marques de la place Vendôme. Ce monde-là exhale les privilèges aristocratiques, le prestige de la grande histoire, les secrets de familles et les mystérieux réseaux des antiquaires et des commissaires-priseurs. Un monde élitiste, un peu occulte, intimidant.
Comme souvent, le signe du ciel qui m’a permis de vaincre cette ultime (et ridicule) timidité est venu d’Instagram. Parce que les bijoux anciens, eux aussi ont fait leur révolution digitale. Depuis quelques années, si ce marché connait un regain d’intérêt, c’est en partie grâce à ce média essentiel pour les petites marques. Ce qui se cachait autrefois dans d’obscures galeries d’initiés fait aujourd’hui l’objet de magnifiques comptes Instagram qui foisonnent de bijoux hérités du passé.
Parce qu’un bijou ancien, c’est plus qu’un bijou. C’est aussi une histoire, une trace de la virtuosité d’artisanats oubliés, une source d’inspiration extraordinaire, une exquise nostalgie, et pour ceux qui les aiment, un talisman unique.
Et puis il faut le dire, ils sont doués d’un pouvoir magique. On ne choisit pas un bijou ancien, c’est lui qui vous choisit.
C’est ce qui m’est arrivé avec une bague que Lou Woolworth avait postée sur l’Instagram de la galerie.